Quantcast
Channel: Communisme libéral » Dictature économique
Viewing all articles
Browse latest Browse all 4

Le monde comme si de « l’Europe »

$
0
0

Monde_comme_siMes lectures de la semaine : en haut, Le monde comme si – Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne, un livre tout à fait indispensable de Françoise Morvan, écrit sous une forme littéraire et personnelle d’ailleurs plaisante, mais reposant cependant sur un véritable travail d’enquête amenant à des conclusions assez terribles concernant le mouvement néo-bretonnant et plus généralement les mouvements régionalistes européens. En dessous, Impostures politiques, un redoutable pamphlet de Marie-France Garaud, qui nous dit tout le mal qu’elle pense de nos « élites » politiques, et sans trop s’embarrasser des amabilités qu’affectionne Chevènement… [1]

Impostures_politiquesRapprocher ces deux livres me paraît tomber sous le sens, même si je dois préciser que Françoise Morvan n’a sans doute rien d’une gaulliste, pour ce que j’en ai compris. Elle prend résolument parti contre le productivisme, et au passage contre le projet de centrale nucléaire de Plogoff, mais à vrai dire c’est bien la seule chose qui m’ait déplu dans son discours. Même si je peux admettre que le développement de la filière porcine, et plus généralement de l’élevage intensif, a pris en Bretagne des proportions assez délirantes et inquiétantes sur un plan environnemental et même social, et que du simple point de vue de l’aménagement du territoire, tout cela est assez navrant – mais justement et à l’inverse, la centrale nucléaire de Plogoff, ça c’était une idée qu’elle était bonne. Comme d’ailleurs le développement de la filière électronique.

Tout cela pour dire que j’ai quelque scrupule à enrôler Françoise Morvan dans ma petite croisade souverainiste, productiviste et pro-nucléaire… Qu’elle veuille bien me pardonner si nécessaire de lui avoir choisi pour voisine sur cette page la citoyenne Garaud, dont elle ne partage peut-être pas les orientations et dont elle ne goûte pas forcément le discours, lequel converge pourtant avec le sien, pour l’essentiel, de manière assez flagrante. Enfin, selon moi…

Car j’y viens. Le concept de monde comme si [2] s’applique – me semble-t-il – tout aussi bien au discours sur « l’Europe » qu’au discours sur la « Celtie » et sur le « breton » – il s’agit là du breton dit « unifié », langue élitiste et artificielle, portée sur les fonts baptismaux par des identitaires souvent sympathisants du troisième reich, institutionnalisée d’abord « grâce » à l’occupant nazi, et dont Françoise Morvan explique fort bien en quoi elle est étrangère aux véritables dialectes bretons, sans même parler du gallo… et comment elle est devenue aussi, pour finir, un « produit d’appel de l’ultralibéralisme », une machine à cash (quitte à ce que le cash soit fourni par l’Etat) et une « huile » que l’on introduit « dans les rouages de la mondialisation », un nouvel opium du peuple, sauf que le peuple n’est jamais devenu accro et a même toujours, y compris et en particulier en Bretagne, été au mieux sceptique, voire carrément hostile, à ce discours ethniciste qui pue le moisi.

Non seulement le discours sur « l’Europe » est un discours sur le monde comme si, un discours peuplé de chimères, billevesées et coquecigrues, mais l’idéologie qui le porte, et qu’il trimballe derrière lui, est bien la même que celle du régionalisme. C’est une banalité de rappeler que la « construction européenne » est toujours allée de pair avec des encouragements – politiques et parfois sonnants et trébuchants – aux lobbies régionalistes – Françoise Morvan note d’ailleurs qu’aujourd’hui encore, et même si c’est de manière plus discrète que temps du troisième reich, le gouvernement allemand apporte un soutien politique et financier à ces mouvements. L’Allemagne qui, ainsi que le souligne Marie-France Garaud, assure aujourd’hui – et au moins depuis sa réunification et le traité de Maastricht – le véritable pilotage de l’Union européenne, après que Helmut Kohl eut totalement mystifié Mitterrand en présentant la monnaie unique comme une concession que lui, Kohl, faisait alors qu’il trouvait là tout au contraire le moyen d’imposer de fait sa monnaie à lui. Berlin a certes une raison un peu plus avouable de pousser à la fédéralisation interne des Etats voisins : l’Allemagne est elle-même un Etat fédéral, et elle peut estimer que son modèle mérite d’être promu. Cependant, si l’on suit le raisonnement de Marie-France Garaud concernant la politique de puissance menée par ce pays, alors on peut aussi penser qu’il s’agit pour l’Allemagne de semer la division chez ses voisins. Cela, ni Françoise Morvan ni Marie-France Garaud ne le disent, mais c’est une hypothèse qui, disons, cadre bien dans le paysage. Et surtout cela cadre bien avec la réflexion historique de Marie-France Garaud concernant les frontières mouvantes et mal définies de l’Allemagne, pays qui voit très volontiers dans l’unification de l’Europe occidentale et centrale une modalité de sa propre unification, de son propre développement, de sa propre édification. Dans cette perspective, pousser à la fédéralisation interne chez les voisins, sous l’égide d’un processus supranational qu’elle contrôle de plus en plus étroitement, est pour l’Allemagne parfaitement cohérent. Naturellement, le soutien politique et financier aux mouvements régionalistes européens est aussi le fait de l’Union européenne elle-même, et des Etats-Unis, lesquels ont toujours soutenu la so-called « construction européenne », après en avoir été les initiateurs dès la fin de la Seconde guerre mondiale et au début de la guerre froide (Marie-France Garaud souligne ici le rôle de Jean Monnet, « l’Inspirateur » selon la formule de De Gaulle, qui avait tout d’un agent américain).

L’auteur d’Impostures politiques met en fait en lumière un malentendu, des « ambiguïtés » : quand les dirigeants allemands parlent de « construction européenne », ils ne l’entendent pas comme les dirigeants français, que Marie-France Garaud décrit comme de grands nigauds incompétents et irresponsables. D’où le fait qu’en Allemagne, les traités « européens » demeurent en dessous de la Loi fondamentale (Grundgesetz) du Bund (la fédération des Länder) alors qu’en France nous avons sauvagement importé ces traités à l’intérieur même de notre Constitution, quitte à se torcher joyeusement avec les principes que celle-ci affirme par ailleurs et d’abord dans son préambule – un vrai massacre, un formidable scandale démocratique.

Du côté des identitaires néo-bretonnants, les ambiguïtés sont encore bien plus terribles : car les « celtomanes » (belle trouvaille de l’auteur du Monde comme si), totalement décrédibilisés (et parfois condamnés par la justice) en 1945 après leurs aventures avec l’occupant nazi, ont trouvé par la suite le moyen de repeindre leur misérable boutique en rose, voire en rouge, selon une stratégie que Françoise Morvan qualifie de « flottement institué » ou plus simplement de « double jeu ». A partir de 1968, cette stratégie a particulièrement bien fonctionné, il suffisait de grimper dans le fourgon des sociaux-traîtres prêts à défendre n’importe quelle revendication sociétale pourvu qu’on ne parle plus jamais de propriété collective des grands moyens de production et d’échange et que l’on « construise l’Europe ». Autant dire que la celtitude arrivait alors à point nommé.

Cette idéologie commune au régionalisme identitaire-ethniciste et à « l’Europe-l’Europe-l’Europe », c’est pour faire bref l’identité contre la citoyenneté, le différentialisme et l’essentialisme contre l’égalitarisme et l’universalisme, l’ethnie contre la nation, tous les plus ignobles réflexes droitiers contre les nobles principes de la gauche jacobine. Ce sont « les libertés » (des provinces) contre la liberté (de la nation). C’est la négation de la liberté, c’est la négation de l’égalité. En bref, c’est la négation de tout ce qui fait la grandeur de la France, de tout ce qui fait que la France est bien plus plus qu’un simple pays (car la France est aussi une idée, et figurez-vous que c’est une idée de gauche).

Mais cette idéologie est aussi, dans le cas de la « construction européenne » comme dans celui du régionalisme ethniciste, un « produit d’appel de l’ultralibéralisme » [3], qui sert de paravent à des activités visant à subvertir la démocratie, en imposant un régime de démocratie restreinte, une dictature économique dans laquelle les questions de politique économique ont été retirées du champ de la décision souveraine démocratique. C’est donc aussi la négation de la fraternité, de la solidarité, c’est la promotion de la charité privée contre la solidarité publique, légale et administrée. Et c’est aussi un discours sur le monde comme si, qui dissimule la réalité – le fait que les habitants des quatre départements bretons, et de Loire-Atlantique, pensent et vivent en Français et non pas en « celtes » ni en « européens », le fait que dans l’ordre de la compétition économique et géostratégique, ce sont les Etats qui agissent, qui le peuvent et le veulent, et eux seuls.

Le régionalisme et la « construction européenne », c’est la destruction de la France et de sa devise tellement précieuse pour l’avenir de notre pays et du monde : liberté, égalité, fraternité.

EN BREF, C’EST DE LA MERDE.

De la merde qu’il faut nettoyer au Kärcher. Les citoyennes Morvan et Garaud ont le mérite d’avoir sorti leur pistolet à eau, cette métaphore n’est nullement ironique et encore moins méprisante bien sûr, d’autant que pour le coup ce blog est une goutte d’eau dans la merde, mais si l’on ne sort pas la grosse artillerie très vite, cette histoire va très mal finir je le crains. Nos renoncements font le lit de l’obscurantisme, qu’il soit identitaire ou néolibéral.

Ethnicisme essentialiste, paravent de l’ultralibéralisme derrière lequel on subvertit la démocratie, discours lénifiant et irréel sur le monde comme si : sous ces trois aspects, le cousinage qui rapproche le discours sur la « celtie » et celui sur « l’Europe » me semble décidément frappant.

Ukraine : « que peut faire l’Europe ? »

Vendredi 21 février, l’émission de Frédéric Taddéi était consacrée à la situation en Ukraine. Je ne sais pas si vous avez remarqué. Quand Marie-France Garaud parlait, alors les choses devenaient tout de suite plus claires. [4] Pourquoi ? Parce qu’elle ne nous parlait pas de l’Union européenne ! Elle nous parlait des Etats. Des Etats qui agissent, et qui font l’histoire. Pas de la baronne Ashton, qui s’agite et nous raconte des histoires pour (grands) enfants. Pas non plus de BHL qui fait des trucs. Il y a le discours sur le monde comme si, et le discours sur le monde tel qu’il est, sur la réalité. Le discours de Bernard Kouchner ou de Bernard Henri-Lévy, et celui de Marie-France Garaud ou de Jean-Pierre Chevènement.

Mais il arrive que le premier de ces deux discours, à la faveur d’événements hélas dramatiques, apparaisse pour ce qu’il est : une mystification aux objectifs inavouables ; et qu’à la faveur de ces mêmes événements, le second discours s’impose par la force des choses. Et c’est bien ce à quoi l’on assiste aujourd’hui avec les développements de la situation en Ukraine.

« Que peut faire l’Europe » en Ukraine ? Des journalistes s’interrogent et interrogent. Question absurde : « l’Europe » ne peut évidemment rien faire, ce n’est pas un Etat ! C’est l’Allemagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne, ou encore… la France qui peuvent faire quelque chose (oui, « même » la France).

Mais sans doute pas grand-chose d’ailleurs, en l’occurrence. La Russie a un arsenal nucléaire, elle a des matières premières, elle peut s’appuyer sur la Chine (y compris au Conseil de sécurité de l’ONU), ce qui du reste peut sans doute limiter la portée d’une éventuelle exclusion du G8 [MAJ 5 mars : supposition un peu gratuite de ma part concernant la Chine…], et elle peut même trouver une oreille au moins attentive, sinon compréhensive, du côté de Berlin (ça aussi, c’est dans le livre de Marie-France Garaud, comme d’ailleurs dans celui de Jean-Pierre Chevènement, 1914-2014 – L’Europe sortie de l’histoire ?). [MAJ 3 mars : on apprend ce matin qu’Angela Merkel a proposé à Poutine une médiation, que celui-ci aurait acceptée.] Cela dit, la marge de manœuvre de Poutine n’est pas illimitée non plus. Il n’est pas dans son intérêt de voir l’économie ukrainienne s’effondrer davantage. On peut en revanche imaginer qu’il n’est pas prêt de lâcher la Crimée – on vient d’apprendre ce dimanche 2 mars que l’amiral commandant la flotte ukrainienne a fait allégeance au Kremlin. Poutine sera sans doute amené à négocier sur le reste, en lâchant du lest sur le soutien aux mouvements pro-russes de Kharkiv et Donetsk, en échange d’une reconnaissance du fait accompli en Crimée. En tout cas il faut bien sûr souhaiter que ce type de marchandage puisse suffire à stabiliser la situation sans affrontement militaire ni sans trop d’affrontements civils.

Quoi qu’il en soit on aura eu l’occasion de constater que le monde comme si des eurobéats est bien une chimère, que le monde multipolaire est déjà là, et que le discours sur la réalité se trouve dans les livres de Chevènement ou de Marie-France Garaud, pas dans le petit catéchisme de Jacques Attali ou dans les déclarations à l’emporte-pièce de Jean Quatremer – dernier exemple en date pour le journaliste de Libération, cette saillie particulièrement grotesque, hier soir sur Twitter :

« Les bruits de bottes à la frontière russo-ukrainienne, ça rappelle l’Europe avant l’UE. Ça relativise les piaillements eurosceptiques… »

Mais comme souvent avec Quatremer, le meilleur côtoie le pire. Voilà qu’il publie aujourd’hui un article tout à fait éclairant… qu’il a écrit vendredi dernier (28 février) avec Lorraine Millot, correspondante du journal à Washington :

Mais bien sûr les auteurs s’obstinent curieusement à attendre quelque chose de « l’Europe », tout en constatant – parce qu’ils ont cette honnêteté – que « l’Europe » est complètement à la ramasse. Il n’y a absolument rien à attendre de « l’Europe », cela va de soi. « L’Europe » n’est pas un Etat ! Et adopter une politique extérieure commune dans un groupe de 28 pays, c’est évidemment une vue de l’esprit. Même quand tout le monde est plus ou moins aligné sur l’OTAN, ça marche pas pour autant ! Ce sont les Etats qui agissent, pas les machins. Et là, Jean Quatremer est bien obligé de le constater. Du moins ne se dissimule-t-il pas trop cette vérité à lui-même, ce pour quoi on peut quand même lui rendre hommage.

Au printemps dernier, souvenez-vous, toujours sur le plateau de Frédéric Taddéi (émission Ce soir ou jamais), le malheureux Quatremer avait failli s’étrangler en entendant Emmanuel Todd évoquer une volonté allemande d’« extermination » de l’économie des pays voisins. Il avait beau jeu de bondir sur le citoyen Todd, qui sur ce coup-là, et selon un penchant de plus en plus net chez lui, n’avait pas fait dans la dentelle. Mais face à Marie-France Garaud, notre moine-soldat médiatique de la « construction européenne » avait manqué d’arguments, ce qui à mon avis est assez inévitable. Il avait dû se contenter de comparer la grande dame à un « dinosaure ». Mais si de Gaulle, c’est le Jurassique, alors que dire de Charlemagne ? Si les « nostalgiques » de la France gaullienne sont des dinosaures, comment qualifier ceux qui s’imaginent faire vivre un néo-empire carolingen, la Chrétienté du XXIè siècle, autour d’un drapeau marqué des douze étoiles de la Vierge ? En vérité, si Marie-France Garaud est un « dinosaure », alors il faut l’admettre : nous sommes en plein Jurassic Park.

Pour finir une petite vidéo. C’est un film de 2005, réalisé par Manon Loizeau de l’agence CAPA. Assez édifiant, et bien sûr éclairant pour comprendre les réactions de Poutine aujourd’hui. Je ferai un seul commentaire : ce qui est frappant dans tout cela, comme d’ailleurs dans la récente révolte en Ukraine, c’est la discrétion des revendications sociales… Mais si l’on prend en compte le rôle des Etats-Unis et de l’OTAN – avec l’Union européenne qui court derrière telle un chihuahua cocaïnomane, et le FMI qui brandit ses gros plans d’ajustement structurels – dans ces drôles de révolutions colorées, alors on comprend un peu mieux.

Les Ukrainiens devaient y avoir droit une fois de plus, à leur plan du FMI. Paraît même qu’ils étaient d’accord. Le discours des plus fervents soutiens de Maïdan était carrément le suivant : ces gens savent bien qu’ils vont subir une politique de rigueur néolibérale qui est douloureuse, ils en ont conscience, mais ils préfèrent ça pourvu qu’ils aient aussi la démocratie à la manière de l’UE, avec l’état de droit, la fin de la corruption… et la dictature économique. Ben voyons. Ils sont vraiment bien ces Ukrainiens. Voilà enfin des gens raisonnables, qui ont compris ce que c’était que la « vraie » démocratie. Ce n’est même pas que les revendications sociales sont discrètes, c’est qu’elles sont d’avance enterrées sous un gros plan d’ajustement structurel d’avance accepté, fût-ce avec réticence. C’est nouveau ce genre de révolution, ça vient de sortir. Forcément, des révolutions comme ça, pour les bonzes de Bruxelles et les fanatiques issus de l’école de Chicago, ça le fait. Barroso a repris deux fois des moules. Cela dit, si l’on en croit Jean Quatremer et Lorraine Millot, le FMI est passablement échaudé par des plans qui avaient dû être interrompus après que les précédents gouvernements ukrainiens eurent échoué – ou failli – à tenir leurs engagements.

Ce que les Etats-Unis exportent, ce que des mécènes tels que George Soros exportent, ce que les grands capitalistes exportent, ce que les grandes multinationales exportent, ce n’est pas exactement la démocratie ; plutôt l’idée que le néolibéralisme est consubstantiel à la démocratie, et le socialisme consubstantiel à la dictature ; en bref, ce qu’ils exportent, c’est la démocratie restreinte, la dictature économique façon Union européenne. Le monde comme si on était en démocratie… comme si on était « celtes » ou « européens » et pas français.

[1] Je ne doute pas que François Asselineau sera capable de dire la même chose en 5 000 pages, avec moult exemples déclinés sous forme de litanie et estampillés Asselineau®, tout droits réservés.

[2] Inspiré par la théorie du philosophe allemand Hans Vaihinger, dans un ouvrage intitulé Philosophie des Als ob (La philosophie du comme si).

[3] Dans son numéro de février, le Monde Diplomatique évoque lui aussi le cas de l’Institut de Locarn, cet abominable think tank néolibéral-néobretonnant, qui fait partie de l’infâme nébuleuse patronale ultradroitière et pseudo-celte, et qui organise des formations pour jeunes diplômés, « financées par Pôle Emploi et le Conseil régional », ben voyons, avec « marches de nuit en forêt encadrées par d’anciens légionnaires »… Ce n’est plus du gaspillage d’argent public, c’est l’Etat qui se fait hara-kiri. Et au passage le livre de Françoise Morvan nous montre bien à quel point les hiérarques « socialistes » locaux et nationaux sont gravement compromis avec les néo-bretonnants de toutes obédiences. Tu parles d’une surprise ! Trahir le socialisme, et se soucier comme d’une guigne des intérêts de la France, le tout sous couvert de progrès « sociétal », est devenu un véritable sport national rue de Solférino.

[4] Je dois dire quand même que lors de cette émission, presque tous les intervenants tenaient des propos intéressants, avec une mention spéciale pour Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, dont les interventions étaient assez remarquables. Même à côté de Marie-France Garaud, le type avait encore l’air brillant, c’est tout dire. Avant, j’aimais pas Marianne. Mais ça, c’était avant. Leur dossier sur la sortie de l’euro tenait plutôt bien la route (voir ce billet), et il leur a pris, dans leur avant-dernier numéro, l’idée de publier l’appel du CNR-RUE à l’abstention pour les élections européennes. Carrément.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 4

Latest Images

Trending Articles





Latest Images